Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

La 2nde Blanche rencontre Sorj Chalandon à Lille

Nos questions à Sorj Chalandon ont porté certes sur Retour à Killybegs, mais aussi sur Mon traître et parfois même sur La Légende de nos pères.

 

1)      L’histoire de Mon Traître est-elle réelle ?

 

Le roman Mon Traître est une histoire réelle, l’histoire de Sorj Chalandon qui s'est senti trahi par un homme se prénommant en réalité  Denis.


2) Quel est l’intérêt d’avoir réécrit l’histoire ?

 

Chalandon a écrit Retour à killybegs car il voulait que le traître parle pour faire son deuil, qu’il explique pourquoi il a trahi. Il voulait être les deux, à la fois le traître et le trahi. Il avait en effet un ami républicain en Irlande, qu'il considérait même comme un frère. Mais celui-ci s'est révélé être un traître en temps de guerre pour les services secrets anglais. Dans Mon traître Sorj Chalandon écrit l'histoire du trahi, mais cela ne le soulage pas. Il écrit Retour à Killybegs pour faire parler le traître, pour qu'il s'explique. Cela l'aide à se sentir mieux.

 

 

3)Pourquoi avoir commencé par le point de vue du Français ?

 

Chalandon a commencé par le point de vue du Français, c’est-à-dire par son propre point de vue, pour montrer ses sentiments, sa douleur. Toutefois, son incompréhension face à la trahison restait toujours en lui, et c'est pourquoi il a décidé d'écrire Retour à Killybegs. Il nous a d'ailleurs confié qu'il pensait qu'écrire La Légende de nos Pères l'aiderait à se sentir mieux, mais ce ne fut pas le cas et c'est ainsi qu'il se décida à écrire Retour à Kyllibegs.

 

 

4) A-t-il été difficile d’adopter de point de vue du traître ?

 

Oui, il a été plus difficile d’adopter le point de vue du traître. Il a dû se mettre à sa place, dans ses pensées : pendant toute l’écriture du roman, c’était lui le traître !

 

 

5) Comment perçoit-il la trahison ?

 

Chalandon a été démoli par la trahison de son ami, il était mal, triste, il ne dormait plus mais pour lui, Denis n’est pas le seul fautif. En effet, il a trahi car il était considéré comme un faux héros. Chalandon déteste ce que la guerre a fait de son ami Denis.

 

 

6) Quelles recherches a-t-il menées pour tenir ce roman ?

 

 

Il a dû retrouver des gens qui ont vécu à Killybegs en 1925 pour avoir les informations nécessaires car il ne connaissait pas cette ville, il n’y est jamais allé. Effectivement, pour écrire Retour à Killybegs, Chalandon doit reprendre les informations de Mon Traître, notamment le lieu de naissance du héros, Killybegs.

 

 

7) Que pense-t-il de son succès en tant qu’auteur ?

 

Sorj Chalandon ne se considère pas comme un écrivain, il dit être un écrivain faussaire. Il n’a pas peur de « l’angoisse de la page blanche » car il écrit lorsqu’il ressent le besoin d’écrire. D'ailleurs, s'il n’y avait pas eu de trahison, il n’aurait plus écrit. Son premier livre, Le petit Bonzi, est une autobiographie dans laquelle on apprend qu’il est bègue. A cause de son bégaiement, il a appris à parler justement, à dire les mots clairement, à les choisir justement : «  je ne comprends pas les gens qui parlent par exemple d’un viol horrible, parce qu’il y a des viols chouettes ? » dit-il. Puis, il a écrit Une promesse, qui est une histoire totalement inventée. Ensuite, il entame la rédaction de Mon Traître, puis La Légende de nos Pères, et enfin Retour à Killybegs.

 

 

8) Envisage-t-il de réécrire l’histoire d’un autre point de vue ?

 

Non, il n’envisage pas de réécrire l’histoire. Une troisième écriture ne serait pas nécessaire, le point de vue du traître l'a soulagé, apaisé.

 

 

 

9) Le personnage Antoine a-t-il été créé à partir de lui-même ?

 

Oui, Antoine le représente dans l’histoire, mais il n'est pas exactement comme lui et il n'est pas journaliste. Il a choisi le métier de luthier et non le sien (journaliste) car le personnage s’est fait avoir ; donc ce métier représente un personnage naïf.

 

 

10) Quand trouve t-il le temps d’écrire ? A quel rythme ?

 

Chalandon n’écrit que lorsqu’il en ressent le besoin, lorsqu’il a des choses à dire, qu’il a vécu quelque chose d’important. Il écrit la nuit, quand tout le monde dort, pour ne pas être dérangé et dans un endroit clos qui lui est familier. Il choisit une musique qu’il écoute tout au long de l’écriture de l’œuvre ; ce qui lui permet de se souvenir du moment où il s’était arrêté. Grâce à cette musique, il est directement replongé dans son histoire. Lorsqu'il a fini d'écrire son livre, il dit qu'il ne peut plus écouter cette musique. Son écriture peut être influencée par quelques phrases qu'il entend dans la rue, comme  "ce n'est pas un homme, c'est une défaite" qu'il a entendu un jour dans le métro. Son métier de journaliste ne l'aide pas à écrire, car il trouve que le métier d'écrivain et celui de journaliste sont deux choses bien distinctes.

 

Deux musiques qu'il a écoutées pour écrire :

O'Stravaganza pour Retour à Killybegs.

Tannhauser pour Mon traître (il me semble...).

 

 

11) Pourquoi ne pas avoir choisi l’ordre chronologique pour Retour à Killybegs ?

 

Il voulait faire comme dans un film, lorsque l’on voit tout au début, la fin de l’histoire et qu’ensuite on procède à des retours en arrière. Ainsi, Sorj Chalandon nous donne l’impression que le traître a des flashes-back. Mais il n’avait pas la volonté de dérouter  le lecteur.

 

 

12) Parle-t-il le gaélique ?

 

 

Oui, Chalandon maîtrise le gaélique.

 

 

13) Qui est Aude ?

 

Pour Aude, Denis était comme son père, son père d’Irlande. Elle a donc également été trahie.

 

 

Lors de la séance de dédicace, Sorj Chalandon m'a confié que dans La Légende de nos Pères, il ne se cachait pas derrière le narrateur, mais derrière le personnage de Lupuline, car son père lui racontait qu'il avait participé à la Résistance, ce qui était faux (ce qui représente une nouvelle fois la trahison pour Sorj Chalandon...).

 

Mathilde, Lola, Justine (2nde Blanche)

 


28/03/2012
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La 2nde Blanche prolonge l'aventure du Goncourt des Lycéens 2011

Les élèves de 2nde Blanche prennent le relais dans l’aventure du Goncourt et lisent, à leur tour, certains des romans de la sélection 2011, d’anciens romans couronnés les années antérieures par le prix Goncourt des Lycéens, analysent des critiques et les confrontent à leurs appréciations, rédigent les comptes rendus des notes ramenées de Rennes par leurs camarades de terminale et ont, à ce jour, rencontré un auteur : Sorj Chalandon.

 

L’aventure du Goncourt des Lycéens se poursuit donc…


13/02/2012
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Programme des journées à Rennes pour les Rencontres Nationales Goncourt 2011

Programme des journées à Rennes pour les Rencontres Nationales Goncourt 2011

 

Mercredi 7 décembre

10 h : départ en autocar depuis l'entrée principale du lycée

18 h : arrivée au centre culturel du Triangle à Rennes

19 h : dîner au RU "brasserie Hoche" en centre-ville

19 h 30 : promenade au centre-ville de Rennes

21 h 30 : installation à l'hôtel

 

Jeudi 8 décembre

9 h 15 : arrivée au Triangle

9 h 30 : plénière d'accueil animée par Mme Le Villio, présidente de l'association Bruit de lire

10 h : séances d'harmonisation pour les élèves qui seront sur scène avec les écrivains

10 h : projection de courts-métrages dans l'auditorium pour les autres élèves

10 h 45 : plénière Académiciens Goncourt avec Edmonde Charles-Roux, Didier Decoin et Tahar Ben Jelloun

Déjeuner au RU "le Métronome"

14 h : remise du prix de la mailleure critique

14 h 45 : atelier bibliothécaire

15 h 30 : plénière Stéphane Audeguy

16 h 45 : surprise littéraire

19 h : dîner au RU "brasserie Hoche"

20 h : séance de cinéma avec film choisi et présenté par Stéphane Audeguy Vacances romaines de William Wyler, avec Audrey Hepburn et Gregory Peck.

 

Vendredi 9 décembre

9 h : plénière Alexis Jenni, lauréat du prix Goncourt 2011

10 h : atelier critique littéraire avec Georges Guitton

10 h 45 : plénière Carole Martinez, lauréate du prix Goncourt des Lycéens 2011

Déjeuner au RU "le métronome"

14 h 15 : atelier éditeur avec Jean-Marie Laclavetine

15 h 15 : plénière David Foenkinos

16 h 15 : plénière Romain Slocombe

17 h 15 : clôture des 21èmes Rencontres Nationales Goncourt de Rennes

 

18 h : retour en centre-ville, dîner à la crêperie Sainte-Anne

 

Samedi 10 décembre

3 h 30 : arrivée à Calais


14/12/2011
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RENNES !

 

Déjà revenue de Rennes, je suis nostalgique...

Louise


14/12/2011
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Un film de la rencontre du 21 octobre !

Madame Anne Mortier, responsable de la communication à la Fnac de Lille, nous informe qu’un film est disponible sur le site de la Fnac où l’on peut revivre partiellement mais non moins intensément, la rencontre du 21 octobre avec Sorj Chalandon, Ali Magoudi, Véronique Ovaldé, Morgan Sportès et Romain Sclocombe. On entend les questions que nous avons posées et les commentaires que les écrivains ont proposés de leurs titres.

 

http://www.fnac.com/Rencontre-Goncourt-des-Lyceens-entre-5-auteurs-et-les-lyceens-a-Lille/cp12872/w-4


10/11/2011
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