Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Rom@ - Stéphane Audeguy


Une Ville Éternelle, une ville aux sept Collines...

mercredi 19 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Quand j’ai eu ce livre en main, le titre Rom@ m’a de suite évoqué le nom de la ville de Rome. J’ai cru que le roman allait nous parler d’une histoire d’amour à Rome. En effet, l’utilisation de Rome est, à mon goût, assez poétique. Le titre m’a aussi fait penser à une histoire en rapport avec internet. En effet l’arobase est assez troublant. Je ne pensais pas que l’on pouvait faire parler une ville.

 

Grâce au titre, j’attendais une histoire vraiment intéressante. Je suis vraiment satisfaite du titre, je trouve qu’il correspond exactement au roman. En effet, le lieu de l’histoire est bien Rome. De plus, le fait que ce soit la ville qui parle m’a de suite enchantée. J’avais imaginé une histoire d’amour, ce qui n’est pas tout à fait faux car l’esprit et la narration de Rome peut passer dans l’esprit des hommes et raconter leur propre histoire d’amour.

 

La première phrase de Rom@ m’a beaucoup intriguée. J’ai trouvé que la phrase "Parfois j’aurais voulu être un homme, mon amour" est assez énigmatique. Je ne l’ai pas comprise du premier coup car pour moi, le narrateur était un homme. Nous sommes tout de suite plongés dans une atmosphère différente des autres romans, nous avons l’impression d’être le narrateur, ou du moins de ressentir et de vivre sa vie. Après avoir compris cette phrase, j’ai eu le sentiment de regarder "intimement" la vie de la ville de Rome, ses sentiments, mais je n’ai jamais été mal à l’aise en ayant l’impression d’épier sa vie. De plus, Audeguy utilise la répétition du terme "mon amour". Dans presque chaque page, ce terme revient. En lisant le livre, j’ai encore eu ce sentiment d’être dans la "peau de Rome", de vivre sa vie. Ce terme donne presque un effet mélancolique au texte, Rome parait blessée, et vraiment triste. L’utilisation de "mon amour" m’a tout de suite touchée, j’ai vraiment eu un sentiment de mélancolie et de tristesse.

 

Ce livre m’a touchée, je le trouve très poétique, avec un brin de mélancolie. Malheureusement, nous ne rencontrerons pas monsieur Audeguy ce vendredi car il est malade ! Nous lui souhaitons donc le meilleur rétablissement possible et nous lui donnons rendez-vous les 8 et 9 décembre à Rennes !

Alice.


29/10/2011
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Ti amo, Rom@ !


mardi 4 octobre 2011

par  CALAIS-CLASSE

Rome, Rome, Rome...

 

Un seul nom et une myriade d’images vous parviennent.

Rome, ville à la fois chargée du poids de ses différentes civilisations, maintenant éparpillées aux coins du monde, et des ses merveilles architecturales.

Rome, l’Eternelle, comme l’a surnommée l’Imperator Hadrien.

Rome, dont le soleil et la chaleur écrasent les touristes chaque année.

Rome Antique, Rome des Papes ou Rome Mussolinienne.

Rome, entourée par ses sept collines, qui forment un écrin pour cette ville divine, mystérieux joyaux de l’Histoire.

 

Mais qui aurait pu imaginer que la ville de Romulus pouvait penser ? En tout cas, Stéphane Audeguy l’a fait !

Dans Rom@, la ville est observatrice, se fond dans les personnes pour suivre leur histoire, tout comme des gens viennent ici pour son histoire à elle...

 

C’est dans des chapitres aux titres concis mais évocateurs que nous sont racontés des évènements à première vue sans rapport les uns avec les autres. En effet, il n’y a pas de lien, pas vraiment d’histoire. D’un chapitre à l’autre, on passe à autre chose. Cependant, il nous est donné une trame autour d’un jeu vidéo appelé Rom@. Dans les deux premières parties, on retrouvera ce schéma, car un chapitre sur deux s’intéresse à des anecdotes liés à lui, rappelant la structure de W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec.

 

Le jeu de réalité virtuelle Rom@ change des vies. C’est d’abord la vie d’un pauvre Indien, Nano, qui est bouleversée. Il aurait pu être condamné à nettoyer des toilettes toutes les journées de sa vie et à passer ses nuits en face du Taj Mahal, en offrant à des hommes des plaisirs qui feraient rougir les plus chastes oreilles. Mais c’est surtout son concepteur, Nitzky, qui change sa vie, en réussissant pendant un certain temps à suspendre son destin, en s’échappant de sa Pologne jusqu’au Canada. Et puis il y a Delenda Kartago, dont le patronyme nous évoque le "Carthago delenda est" de Caton l’Ancien. C’est un des meilleurs joueurs, poursuivit par le spectre de son frère jumeau, dont la seule existence est cette boule de chair poilue sur l’arcade sourcilière, à la naissance de Delenda.

 

Les autres chapitres contiennent de superbes descriptions des différents endroits de Rome, qui nous donnent l’impression de nous trouver devant la Fontaine de Trevi ou la Piazza del Popolo. Au milieu des merveilles architecturales, l’Histoire est toute retournée. Rome est fatiguée. Rome déraille. Anita Ekberg, qui a la dolce vita, se fait déchiqueter par des touristes, Audrey Hepburn, pendant ses vacances romaines s’évanouit et Mussolini revient hanter les rues. Ces évènements sont d’abord déroutants, surprenants, voire inquiétants. Pourtant, on se prend au jeu de Rom@ et l’on attend avec impatience de nouvelles horreurs.

 

Et nous ne sommes pas déçus. Le lien entre tous les récits est révélé dans les derniers chapitres. Rom@ prend le pas sur Rom@. La fiction englobe la réalité. Quand tout est détruit, il reste juste deux nourrissons. Des jumeaux. Une étrange coïncidence avec la légende de la fondation de Rome, dont l’auteur nous livre ici une nouvelle version.

 

Rom@ fait peur, dérange, nous met face à notre civilisation et son évolution. Mais, lu à l’envers, c’est aussi "amor", qui signifie, tant en italien qu’en latin, amour. Rom@, c’est un cri d’amour à la vie, un cri d’amour pour Rome, Roma æterna, que l’on aime avec toutes les folies qui la prennent.

Florentine


29/10/2011
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