Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

GONCOURT 2012


La Vérité sur l’affaire Harry Quebert : véritablement captivant

Je commencerai cette critique en conseillant de ne pas se laisser décourager par l’épaisseur de ce roman de Joël Dicker. Bien au contraire, il se peut qu’une fois arrivé à la dernière des quelques six cent soixante-dix pages, vous regrettiez qu’il n’y en ait pas eu plus.

 

Tout d’abord, la lecture est agréable et rapide grâce à la fluidité et à la simplicité de l’écriture, qui seront peut-être déplorées par certains mais qui permettent, selon moi, de se concentrer sur l’action.

 

Et une chose est sûre, l’action ne manque pas dans ce livre puisqu’elle en est l’essence. Vous serez très certainement captivé jusqu’à la dernière page car tous les nœuds de l’intrigue sont dénoués les uns après les autres et nous n’obtenons de véritable réponse qu’à la lecture du dernier chapitre. En effet, le lecteur est plongé au cœur de l’enquête sur la disparition d’une jeune fille de quinze ans dont on a retrouvé récemment le cadavre. Cette disparition ayant eu lieu des décennies auparavant, nous nous retrouvons transportés de notre époque à celle du drame, aspect que je trouve positif : nous bénéficions de deux histoires en parallèle et le suspense est ainsi plus intense puisque nous nous demandons ce qui s’est produit par le passé, et donc, aussi ce que les enquêteurs découvriront dans le présent. Les indices découverts sont d’ailleurs l’objet de flash-backs qui permettent de rendre plus claires les avancées de l’enquête.

 

Un autre intérêt de cette double énonciation repose sur les personnages. Nous avons, en effet, l’occasion de constater leur évolution pendant les décennies qui ont séparé le meurtre de l’enquête puisque la grande majorité des personnes de l’entourage de la victime sont encore en vie et deviennent ainsi des suspects. Bon nombre de ces personnages, bien qu’ils puissent a priori être considérés stéréotypés, sont touchants puisque nous découvrons petit à petit de nouveaux aspects de leur personnalité. Toutefois, certains d’entre eux restent caricaturaux, je pense ici à la mère surprotectrice et étouffante de Marcus, le narrateur, et à son agent cupide qui ne possède aucune morale. Je pense cependant que cette caricature est volontaire et qu’il faut la prendre au second degré, nous voyons d’ailleurs qu’ils sont deux des personnages les moins exploités du roman et qu’ils apportent simplement une touche comique. Les relations des personnages essentiels sont, pour moi, ce qui les rend touchants : je prendrais pour exemple l’amitié solide unissant Marcus et son mentor Harry Quebert, le principal suspect. L’auteur réussit d’ailleurs un tour de force quant à la relation de ce dernier avec Nola, la victime. En effet, à la lecture du résumé, je trouvais révoltant le fait que ces deux personnages aient entretenu une liaison malgré leur différence d’âge, Nola ayant seulement quinze à l’époque du drame alors que Quebert en avait plus de trente. Cependant, Joël Dicker réussit à rendre leur histoire acceptable grâce aux sentiments authentiques qu’il décrit.

 

Les changements de point de vue sont également intéressants. Nous sommes témoins de plusieurs moments de la vie de nombreux personnages lorsque ceux-ci sont interrogés dans le cadre de l’enquête et nous les comprenons de mieux en mieux au fil du récit car nous prenons conscience de leurs émotions respectives.

 

Les émotions ne sont pas seulement au rendez-vous pour les personnages, mais aussi pour le lecteur. En effet, le livre passe du comique au pathétique. Ainsi, j’ai trouvé très divertissant le passage où Marcus nous conte ses années de lycée pendant lesquels il a usurpé le titre de « formidable » en usant de stratagèmes plus abjects les uns que les autres. D’autres passages inspirent la pitié ou la compassion puisque nous assistons aux épisodes les plus difficiles de la vie des personnages. De plus, certains aspects du livre sont surprenants, comme la comparaison assez inattendue de la littérature à la boxe et j’ai trouvé que de nombreuses remarques étaient très justes. Je fais référence, non pas aux remarques sur l’Amérique, auxquelles je n’ai pas vraiment prêté attention, mais aux remarques sur les sentiments humains. Ceux-ci sont omniprésents car les actions des personnages sont engendrées par leurs sentiments et non par des mobiles plus terre à terre, ainsi ils agiront par amour et non par cupidité.

 

Vous aurez compris que j’ai adoré ce roman et, quand je me voyais contrainte de le fermer, je ne pensais qu’à le rouvrir. Je le range donc dans la catégorie de romans dont je suis pressée de connaître le dénouement, mais que je serais presque triste d’avoir fini pour n’avoir pas pu en profiter plus longtemps. Pour lui trouver des points négatifs, je devrais m’attarder sur des détails, comme les chapitres numérotés dans l’ordre décroissant – ce dont je n’ai pas saisi l’utilité – ou encore le côté cliché de la petite ville de ploucs perdue au fin fond des Etats-Unis avec son fast-food miteux et ses policiers arriérés. Toutefois, je juge ces détails insignifiants face aux innombrables qualités que j’ai trouvées à ce roman, et je ne les aurais pas même remarqués si je n’avais pas disposé d’autre avis que le mien sur ce livre, dont je garderai donc un excellent souvenir.

 

Néanmoins, je lui aurais étonnamment préféré Comme une bête de Joy Sorman pour le prix Goncourt des lycéens, pas forcément parce que je l’ai apprécié d’avantage mais parce qu’il a été pour moi une énorme surprise contrairement à la Vérité sur l’affaire Harry Quebert. La prise de risques dans cette œuvre est, en effet, beaucoup moins importante que dans le roman de Joy Sorman car il est extrêmement plus simple de faire aimer à des lycéens une intrigue policière aux multiples rebondissements que la plongée dans la vie d’un boucher.

 

Claire

 


17/11/2012
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Le sermon sur la chute de Rome : une réflexion sur la banalité de la vie humaine vers l'effondrement inéluctable des mondes

La mort, la prostitution, la violence ou le désespoir. Voilà ce vers quoi Ferrari nous amène dans Le sermon sur la chute de Rome. Jérôme Ferrari parle de l'Homme, de ses faiblesses et ses erreurs ; il peint dans ce livre la réalité d'une vie tragique, de vies tragiques et d'hommes qui après avoir erré finissent inéluctablement par "détruire ce qu'ils ont fait" pour citer Augustin, philosophe et père de l'Eglise latine dont l'idéologie est le fondement de la réflexion de cet ouvrage.

 

Ferrari fait usage d'un vocabulaire soigné, non moins expressif, sa rédaction flatte souvent l'œil du lecteur mais il n'hésite pas, pour rendre plus crédible une réalité qu'il veut banale et interpellante, à écrire des insultes, à faire jurer ses personnages qui parfois, abusant d'alcool, tombent dans la condition vulgaire et méprisable de l'humain.

 

Le roman s'ouvre sur la description d'une photo, déjà dominée par le champ lexical de l'absence, de la "fin", une photo de famille datant de 1918 observée par Marcel Antonetti qui espère y lire l'affection de sa mère sur un regard imprimé. Il est un vieillard seul et condamné, enraciné dans un village corse abandonné de tous. Ce village compte néanmoins un bar qui répète les aventures calamiteuses gérant après gérant, à chaque fois le pire penchant de l'Homme conduit à la faillite et la malhonnêteté. C'est alors que le petit-fils de Marcel, Matthieu, décide d'abandonner ses études de philosophie et de reprendre la gérance du bar avec son ami d'enfance Libero. Ils ambitionnent d'en faire un "monde parfait", un lieu de plaisirs et d'insouciance pour les villageois mais aussi pour toute la campagne alentour et les touristes de passage. D'abord prometteur, puis lucratif, l'établissement finit par suffoquer de la cupidité, de la malhonnêteté et des conflits qui naissent entre les hommes.

 

L'amour de l'argent et celui des femmes, tels sont les sujets de réflexion qui gouvernent la dérive de ce livre, la banalité à son paroxysme, le lecteur parcourt ce qu'il pourrait ressentir ou ce qui pourrait être sa réaction à la place des personnages. Ils ne sont pas fictifs, non les personnages de Ferrari sont tous ce qu'il y a de plus réels et ils sont les esclaves de leurs pulsions. La lecture de ce roman peut faire apparaitre l'humain comme presque bestial, il marque les dérives inévitables dues aux travers de l'espèce humaine, ce qui permet d'associer au roman un certain fatalisme. Ferrari, professeur de philosophie au lycée français d'Abou Dabi, interroge son lecteur en réalisant un parallèle entre la débauche générale des protagonistes et le sermon prononcé par Augustin en 410 après la chute de Rome : selon ce dernier, "le monde est comme un homme : il naît, il grandit, il meurt". Quelle fin, alors, pour "le meilleur des mondes possibles" créé par deux jeunes hommes idéalistes ?

 

Ferrari vous livrera la réponse, au dénouement d'une lecture élégante mais torturée, troublée et passionnante.

 

Blaise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


14/11/2012
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Comme une bête : un roman dévorant

Joy Sorman sera parvenue à me faire adorer son œuvre, bien qu’une simple course à la boucherie suffise à me donner des hauts le cœur.


En plus du sujet pour le moins original, la complexité du personnage principal apporte un intérêt supplémentaire à l’œuvre. Celui-ci s’appelle Pim, on pourrait se passer de l’adjectif qualificatif « principal » : il est le seul personnage auquel on accorde plus de quelques phrases, le seul à propos duquel on dispose d’informations. D’ailleurs, j’ai trouvé ce choix très avantageux, puisque l’inconséquence des personnages qui interagissent avec le protagoniste permet de mieux s’intéresser à Pim lui-même. Rien que par son nom, Pim est intriguant, est-ce vraiment un nom ? A quoi fait-il penser ? J’aurais pu imaginer un tas de Pim différents : Pim le clown, Pim le héros de dessin animé, Pim le hamster même… mais sûrement pas Pim le boucher. Et quel boucher ! Il est calme et réservé, grand et maigre, bien qu’un boucher maigre ne fasse pas vendre comme il est dit dans le livre, il est agile de ses mains et pleure régulièrement, personne ne sait pourquoi. Mais, si nous devons retenir quelque chose de ce jeune homme singulier, c’est son amour des bêtes… et surtout de leur viande.

 

La relation qu’il entretient avec les vaches est cependant plus complexe, elle est obsessionnelle, jusqu’à, je pense, frôler les limites de la folie. Pim est énigmatique, je ne réussis pas à le cerner, il préfère la boucherie aux êtres vivants, allant jusqu’à apparenter ses conquêtes à des bovins ou à se déshabiller pour suivre le parcours des cochons à l’abattoir sans être repéré. Son comportement est souvent paradoxal, il s’évanouit en voyant les animaux se faire dépecer à la chaîne et l’odeur du sang peut lui donner la nausée, il est cependant le meilleur boucher, il est fasciné par la viande et manie le couteau comme personne. Je qualifierais ce personnage de troublant et déstabilisant, il semble instable et prêt à déraper à tout moment, à se laisser aller à sa folie pour la viande. Il nous étonne davantage car nous assimilons plus volontiers un boucher à quelqu’un de jovial, de commerçant, à quelqu’un sans histoires.

 

Ensuite, un autre aspect intéressant est la réflexion amenée par le livre. Dans plusieurs de ses passages, les hommes deviennent si proches des animaux ou inversement qu’il est dur de faire la différence. Par exemple, l’anecdote du cochon tueur, qui est une sorte de parenthèse à l’histoire de Pim, met en scène un porc qui sera traité comme un humain et vivra un procès et une condamnation à mort. De plus, il est répété à plusieurs reprises que Pim aime les animaux, et que c’est pour cette raison qu’il les mange, encore un paradoxe. Manger de la viande en revient presque à un crime passionnel, et Pim serait un de ces meurtriers qui clame aimer leur victime et avoir agi par amour.

 

Enfin, j’aurais appris énormément de choses sur la boucherie dans ce livre, bien que je n’aie aucunement l’intention d’en faire mon métier, et si je n’étais pas déjà persuadée de ce fait, les descriptions sanglantes auraient achevé de m’en convaincre. Le chapitre dans lequel Pim découvre les coutumes de différentes civilisations est également enrichissant et rend plus trouble encore la psychologie de ce dernier, qui s’imagine cannibale. Un des grands questionnements de l’Humanité à propos de notre subsistance est aussi présent : les Hommes seront-ils bientôt contraints de se nourrir d’insectes ? Je préfère ne pas penser à cette éventualité…

 

En tout cas, une chose est sûre : vous ne verrez plus votre boucher de la même façon.

Claire


09/11/2012
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L'incroyable expédition de Yersin

Le monde dans lequel nous vivons semble avoir quasiment trouvé un équilibre. Il semble ne plus bouger, ou alors évoluer pour le bien de chacun. Cependant il n'en a pas toujours été ainsi. Que pensez-vous d'une anticipation, d'un flash-back, pour (re)découvrir tous les changements antécédents pour arriver à une société actuelle, celle dans laquelle nous vivons aujourd'hui?

Yersin est un jeune étudiant en médecine, appartenant à l'équipe pasteurienne, installé depuis peu rue Vauquelin à Paris. Le roman Peste et Choléra de Patrick Deville nous plonge au fil du temps à travers la vie, et l'organisation commune de cette équipe de chercheurs, peu après la découverte du vaccin antirabique. Cependant Yersin, jusqu'alors dévoué à la science et fasciné par la médecine et la recherche, décide de quitter Pasteur, et devient marin.

 

Ainsi un voyage autour du globe commence. D’Amérique en Asie, de Gibraltar au Vietnam, nous suivons Yersin, où qu'il aille dans ses expéditions. De plus, un voyage inter-temporel commence également. Du Second Empire à la Seconde Guerre mondiale, c'est une immense expédition à travers le temps qui prend forme. Ce grand voyage est en partie du au choix du personnage principal. Deville dévoile lors d'un entretien pour la promotion de son livre qu'il a décidé de suivre la vie de Yersin, "car c'est en réalité celui qui a vécu le plus longtemps".  Ainsi il était plus facile de relater autant d'Histoire, que s'il avait choisi un héros plus jeune.

 

Peste et Choléra est une œuvre complète. Deville réussit à joindre par le biais de la littérature, l'Histoire, la géographie et les sciences. L'oeuvre aborde également la conscience de l'Homme à travers la vie de Yersin qui semble complètement paradoxal dans la vie qu'il mène. En effet ce dernier décide de quitter sa place, pourtant si chère, dans l'équipe à Pasteur, pour partir seul, à la découverte du monde. L’Homme doit-il avoir qu'un seul but dans sa vie? Ne peut-il pas agir sur différents fronts? Et d'où vient cette soif, exclusivement humaine, de savoir et de découverte? Tant de questions apparaissent lors de la lecture de ce livre...

 

Ce roman m'a énormément plu. Écrit sous un style différent des autres auteurs, c'est aussi peut-être cela qui le démarque. Il est à conseiller à toutes les personnes s'intéressant de près ou de loin à un des sujets cités auparavant, c'est-à-dire à tout le monde, car le livre balaye tellement de sujet que chacun pourra y trouver son compte.

 

Ce roman est tout à fait une œuvre complète, prenante, et pleine d'aventures.

Julien


08/11/2012
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Un roman pas si tumultueux

 

Lame de fond de Linda Lê est un roman à quatre voix dont le personnage principal, Van, nous parle du fond de son cercueil. Malgré un début prometteur qui pouvait laisser espérer une intrigue palpitante, et pleine de suspens, la suite ne semble pas correspondre à nos attentes.

 

Les quatre voix, de Van, sa femme, sa fille, et d’une certaine Ulma, auraient pu nous faire vivre une histoire aux multiples péripéties, par les relations tumultueuses qui les lient. Ce n’est néanmoins pas le cas : les personnages semblent tous ancrés dans une banalité soporifique, sans véritable ressenti ou même point de vue. Le lecteur ne parvient pas ou peu à s’attacher à ceux-ci, n’arrivant pas, finalement, à les comprendre même si certains, comme Laure, une adolescente à problèmes qui tente de faire son deuil, peuvent parfois nous interpeller. L’action n’est pas du tout présente, hormis l’accident qui a mis un terme à la vie du personnage principal et qui est raconté plus tard dans le récit. Ainsi, tous ces personnages se décrivent les uns les autres, ou donnent des renseignements sans rapport avec la trame principale, comme Ulma, qui nous raconte l’histoire de sa mère.

 

La construction du roman lui-même participe à la lassitude du lecteur. Même si les phrases longues et étayées de nombreux exemples aident à nous plonger dans les différentes situations et endroits où les personnages se trouvent, le manque d’action et la quantité des descriptions ainsi que leur longueur ennuient profondément, et on se perd souvent dans le flot de mots et d’auteurs cités. Aussi, le nombre d’analepses est saisissant, et, si certaines aident à revivre des morceaux de leur passé, elles sont trop nombreuses pour être toutes utiles. Néanmoins, elles traduisent le peu d’avenir qu’il leur reste à tous, désormais, et ce pourrait être l’unique chose apportée par le livre, la compassion qu’on éprouve pour toutes ces personnes, qui ont certainement chacune gâché la vie des autres et la leur.

 

Les thèmes abordés sont réellement intéressants mais souvent un peu clichés, comme l’amour, qui ici s’exprime de beaucoup de façons différentes ; d’abord l’amour marital, qui semble avoir fané avec les années, l’amour fraternel mais aussi l’amour paternel. Tous semblent réciproques, mais sont chacun ou presque si sordides ou impromptus qu’ils rendent mal à l’aise, restant néanmoins bien relatés, et l’histoire reste tout à fait vraisemblable. Le fait qu’on voit à travers les yeux d’un homme qui vient de mourir aurait pu faire de ce livre, quelque chose de captivant. Cependant, j’ai eu l’impression qu’il n’aurait pas été plus différent s’il avait été vivant. On s’attendrait à de nouveaux thèmes, peut-être un peu plus profonds, que Van fasse un bilan de sa vie, de ses regrets ou au contraire de ses joies, alors qu’il se contente de nous raconter son passé de façon presque banale.

 

En conclusion, sans s’attendre à un roman fantastique ou policier, ce que le lecteur serait en droit d’espérer, étant donné cet incipit insolite, on aimerait au moins un peu d’action. Et, même si on apprend parfois des choses surprenantes, l’action est figée par la mort d’un personnage qu’on n’a pas réellement envie de connaître.

Tabatha

 


05/11/2012
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