Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Du domaine des murmures - Carole Martinez


Un livre très envoûtant !

 

mercredi 2 novembre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Du domaine des Murmures est un très beau livre. Il est tout simplement magique et envoûtant comme le personnage de Bérengère qui ensorcelle les hommes. J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur. Son texte est si travaillé avec des belles métaphores, des rythmes harmonieux et une incroyable recherche de vocabulaire.

 

De plus, j’ai apprécié l’idée que l’auteur laisse son personnage, Esclarmonde parler au lecteur. C’est elle qui nous raconte son histoire, ses sentiments et ses pensées. En effet, elle nous dit à plusieurs reprises ’’Ecoute’’. De toute façon, le personnage en lui-même est énigmatique. Elle décide de s’emmurer et de se consacrer à Dieu pour éviter de se marier à quelqu’un qu’elle n’aime pas et pour atteindre une certaine liberté. Ceci m’a beaucoup surprise. Cette décision est assez intense. Ensuite, avant que son vœu soit exaucé, elle est violée et devient enceinte. A partir de ce moment précis, on commence à se poser de nombreuses questions : Qui est le père ? Va-t-on savoir la vérité à la suite du récit ? Dès cette scène de viol, l’histoire va aller de rebondissement en rebondissement. Ce qui donne goût au lecteur et donne envie de connaître la suite, d’obtenir des réponses à nos questions. L’histoire d’Esclarmonde est si complexe, pleine de  mystères et entraînante !

 

De surcroît, ce roman nous livre également une réflexion sur la religion à cette époque. Esclarmonde vit dans ’’un temps où Dieu animait chaque créature, où Il vibrait dans la moindre brindille’’. Elle ne peut pas renier Dieu et remettre en cause son existence. A cette période, la religion tient une place très importante et imposante. Ce roman est très instructif. Pourtant, ce roman nous montre aussi que la religion ne résume pas la vie. Elle n’est pas tout ! En effet, Esclarmonde en devenant une mère, prend conscience qu’elle n’est plus ’’celle qui voyait la sainteté comme le plus merveilleux des destins’’. Elle a découvert le bonheur de la maternité. Son enfant devient le bien le plus sacré pour elle. Être une mère porte aussi une très grande importance. Ainsi, ce livre nous offre aussi une réflexion sur la condition des femmes et de la maternité à cette période du Moyen-âge.

 

Je vous conseille vivement ce livre et je termine sur une phrase de ce livre qui m’a donné des frissons lors de ma lecture et que je trouve magnifique : ’’ Je suis partie amoureuse du ciel immense contenu dans les yeux doux de Lothaire.’’

Romane


02/11/2011
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Du domaine des murmures et tous les matins du monde

mercredi 2 novembre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

On peut faire un parallèle entre les deux auteurs suivants : Pascal Quignard et Carole Martinez.

 

En effet, ces auteurs écrivent des textes très travaillés dotés de nombreuses figures de style. Citons des exemples. Tout d’abord une citation de Tous les matins du monde de Quignard : ’’Sa femme était déjà revêtue et entourée des cierges et des larmes’’. Dans cette phrase, on remarque trois figures de style. Tout d’abord, il y a une métonymie avec ’’les larmes’’, lesquelles représentent les gens qui pleurent. L’auteur veut utiliser le mot le plus concret. Ensuite, nous avons un zeugma. Le verbe ’’entourée’’ est accompagné de deux compléments alors qu’un théoriquement lui convient. Enfin, une ellipse est présente. On s’attendrait à observer un complément après ’’était déjà revêtue’’ tel que ’’ de sa parure mortuaire’’. Mais ce complément reste implicite.

 

Ensuite, voici un extrait de la scène de viol d’Esclarmonde décrit de façon très poétique : ’’Il sentait le vin et la guerre. Le visage tordu par un méchant sourire, il a vidé son amertume et sa colère en moi avant de se relever et de disparaître dans la brume’’. On observe dans cette dernière phrase, une métonymie. Le personnage tente d’atténuer ce tragique évènement. Donnons un second exemple : ’’ Le diable ne gagnerait rien à m’avoir ainsi profanée !’’. On distingue une métaphore ici. Son violeur devient une créature diabolique, cela accentue le caractère pervers et démoniaque du personnage. Quant à Esclarmonde, elle dit avoir été ’’profanée’’. Ce verbe donne à sa virginité un caractère sacré. De plus, le verbe ’’profaner’’ est beaucoup plus poétique et agréable à lire que le verbe ’’violer’’.

 

De surcroît, les personnages d’Esclarmonde et de Monsieur de Sainte-Colombe se ressemblent sur un point. Effectivement, tous les deux se sont isolés du monde extérieur mais pour des raisons bien différentes. Esclarmonde a agi ainsi pour devenir plus libre et pour une question de religion. Alors que Saint-Colombe se comporte de cette manière après la mort de son épouse et par passion pour la musique.

Romane


02/11/2011
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Tous les matins du monde VS Du domaine des Murmures

dimanche 9 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Si vous avez eu la chance de lire Tous les Matins du monde de Pascal Quignard, vous remarquerez qu’il y subsiste une ressemblance avec l’œuvre de Carole Martinez, Du Domaine des Murmures. En effet, si ces deux œuvres ne relatent en rien la même histoire, Quignard et Martinez innovent dans le domaine de l’écriture.

 

D’abord, nos deux "artistes" utilisent tous deux, une écriture stylistique et travaillée dans la mesure où ils réfléchissent sur l’utilisation de chaque mot. Par ailleurs, grâce à l’utilisation de nombreuses figures de styles comme la métaphore ou bien l’anaphore, nos deux textes nous révèlent un aspect poétique et musical. Ainsi pouvons-nous penser que l’écriture musicale laisse sous entendre un doux murmure, celui d’une voix d’outre-tombe, celle d’Esclarmonde.

 

De même, ces deux œuvres sont également liées par la mentalité et le caractère des deux personnages principaux. Effectivement, si Esclarmonde se sacrifie pour se donner entièrement à Dieu afin de s’éloigner de la société qu’elle méprise, Sainte Colombe fait de même, mais d’une toute autre manière. En effet, Sainte Colombe construit une cabane pour y jouer librement, et oublier la société qu’il hait, alors qu’Esclarmonde, elle, décide de s’emmurer vivante dans une cellule. Nos deux héros ont, par ce fait, une répugnance commune. Néanmoins nous pouvons affirmer que le choix d’Esclarmonde est beaucoup plus brutal et difficile dans la mesure où elle ne pourra plus jamais revoir la lumière du jour. En s’enfermant dans leurs cellules, Sainte Colombe et Esclarmonde se dirigent tous deux vers une mort lente et certaine. De plus, nos deux héros sont des êtres qui sont en perpétuelle souffrance. En effet, ils sont tous deux passionnés par quelque chose notamment la viole pour Sainte Colombe et Dieu pour Esclarmonde. Dès lors, si nous reprenons l’étymologie latine, on remarque que la "passion" du mot "patior" signifie la souffrance. Ensuite, nous constatons qu’il y a ressemblance dans la consonance des deux noms. Effectivement, Sainte Colombe et Esclarmonde ont à peu près les mêmes sonorités, les rendant plus proches que jamais.

 

Enfin, Esclarmonde et Sainte Colombe sont des personnages liés à la perte dans la mesure où ils perdent tous deux ce que n’importe quels parents ne supporteraient pas, un enfant. En effet, après avoir vécu trois années avec son fils, Esclarmonde se voit dans l’obligation de laisser partir son fils, Elzéar, tandis que Sainte Colombe, lui, assiste au suicide de sa fille ainée Madeleine.

 

Ainsi, nous pouvons bel et bien affirmer que l’œuvre de Pascal Quignard et celle de Carole Martinez sont liées.

Anastasia


29/10/2011
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Ces murmures qui nous ramènent dans le passé...

jeudi 6 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

J’ai dévoré Du domaine des murmures du début à la fin. En effet, comme l’histoire se déroule dans le passé, à l’époque des croisades, cela m’a plongée tout de suite dans un univers féerique. Même si j’ai du mal à comprendre le choix d’Esclarmonde de s’enfermer (et de se mutiler !) dans une cellule pour accéder à la liberté et s’en remettre entièrement à Dieu, cela m’a captivée...

 

De plus, je me suis beaucoup attendrie de la relation de l’héroïne et de son enfant car elle a désormais autre chose dans sa vie que la religion, et s’en détache d’ailleurs peu à peu, pour se consacrer à un amour plus fort, plus concret, plus puissant, au-delà de tout.

 

Même si je reconnais que les visions des croisades m’ont un peu ennuyée parfois, elles sont néanmoins très utiles au récit car il nous prouve qu’Esclarmonde, bien qu’enfermée, peut voir le monde, chose qu’elle n’aurait peut-être jamais pu faire libre.

 

Enfin, le sentiment de haine du père envers sa fille et les actes des personnes paniquées à l’idée de perdre un "guide" m’ont bouleversée, voire choquée. Je pense que ce livre nous montre à quel point la religion, bien que peu concrète soit elle, apaise les gens car savoir qu’il y a une puissance supérieure à eux les "réconforte".

Marie


29/10/2011
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Murmure-moi ce silence...

mardi 4 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Carole Martinez continue de nous envoûter ! Après Le cœur cousu, l’auteur nous fait nous emmène de nouveau vers une drôle de rencontre. Après le refus de se marier à un homme qu’elle n’aime pas, Esclarmonde coupe son oreille, et décide de se faire emmurer. Son père, qui l’aimait d’un amour incomparable, ne supporte pas ce choix... et la viole. Esclarmonde, qui signifie "éclaire le monde", a donc refusé cette lumière du monde et la fuit. Une fois à l’intérieur de ces murs, elle voue sa vie à Dieu qui est son seul mari... ainsi qu’à son fils Elzéar. Elle est tout de suite comparée à la vierge Marie puisque seul son père connaît la vérité sur cette naissance, du moins au début.

 

Le choix de cet endroit, le domaine des murmures, nous emmène à l’exact milieu entre le réel et l’irréel. Les âmes chuchotent la nuit parmi tout ce silence... Ces murmures nous renvoient également au choix du silence qu’Esclarmonde a fait. Mais ce livre n’est pas qu’un monde de prières et de bénédictions, bien au contraire, cette austérité laisse souvent place à de nouvelles péripéties qui instaurent l’ambiguïté tout au long de cette histoire.

 

Ce style propre à Carole Martinez me plaît vraiment, ce mélange de fantastique mêlé aux vérités du monde est très intéressant. Elle ne s’éloigne pas d’un autre auteur, qui est Pascal Quignard. Leurs écritures ont en commun cette voix unique derrière les mots, cette musicalité singulière. Martinez fait également, elle aussi, preuve d’érudition grâce à sa parfaite connaissance de l’époque médiévale, dont elle ne fait pas vraiment la reconstitution dans ce roman, mais mieux que cela : elle nous fait vivre cette époque. Je pense qu’elle se rapproche de Quignard dans le sens où, par exemple dans Tous les matins du monde, il est question du choix du silence d’un mari veuf, homme taciturne, et qui ne sait s’exprimer que grâce à sa musique. Ici, il est également question du silence, de cette coupure des autres à cause du choix qui peut paraître étrange, mais très puissant, de cet écart au monde d’Esclarmonde.

 

Sûrement l’un des meilleurs romans que j’ai lus ce mois dernier !

Au carrefour des vivants et des morts, Carole Martinez redouble de créativité et de belles idées.

Margaux R.


29/10/2011
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