Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Un sujet français - Ali Magoudi


Chaque vie est un roman

lundi 31 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Lorsque l’on commence notre lecture d’Un sujet français, on peut lire que « Chaque vie est un roman ». En ce qui concerne ce livre, c’est plutôt la vie du père, Abdelkader Magoudi qui est un roman. En tout cas, c’est ce qu’il déclare de sa vie avant de mourir. Alors le fils part à la recherche de cette vie mystérieuse. Mais qu’est-ce qui rend le roman du père particulièrement intéressant ?

 

Cela peut être dû au fait que son histoire nous transporte à travers la grande Histoire de la Seconde Guerre mondiale et nous fait également voyager en Algérie et en Pologne. Dans ses recherches, Ali Magoudi découvre que son père a été marié une première fois avant d’épouser sa mère, et qu’il a eu d’autres enfants avant de l’avoir lui, son frère et sa soeur. En réalité, Abdelkader Magoudi semble avoir vécu une vie riche en rebondissements ! Cela peut être la raison pour laquelle il qualifiait sa vie de roman.

 

En effet, le roman est un genre littéraire aux contours flous, caractérisé par une narration fictionnelle plus ou moins longue. Il est vrai que la vie du père paraît floue pour le fils. Abdelkader Magoudi a laissé derrière lui de mystérieuses énigmes. Néanmoins, nous ne sommes pas ici dans une écriture de fiction mais bien dans la réalité. Les nombreux détails concernant par exemple les côtes des dossiers qu’Ali Magoudi consulte dans les archives sont là pour nous le rappeler.

 

Alors, ce qui fait de la vie du père un roman, c’est bien la manière dont Ali Magoudi fait ses recherches, et comment il procède à l’écriture de son livre. Ali Magoudi nous transporte avec lui dans ses recherches, et parvient à nous y intéresser. Il en a fait un roman émouvant.

Elise


31/10/2011
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21 octobre à Lille : les réponses d'Ali Magoudi

 

lundi 14 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

Ali Magoudi a pu, lui aussi, apporter des réponses à nos questions.

 

Il nous dévoile dans son roman Un sujet français le passé de son père. Il commence à son tour par nous expliquer son titre, il le choisit car il y a eu tout un débat que Magoudi qualifie de ’’nauséabond’’ sur l’identité française. Son père est né en Algérie mais l’Algérie étant française, il n’était qu’un sujet français.

 

Ensuite nous lui avions demandé : ’’pourquoi avez-vous écrit sur votre père ?’’, il nous a donc expliqué que son fils s’intéressait à la généalogie de sa famille, il a donc dû lui parler de son grand-père. Cependant, un travail de grandes recherches a dû être entrepris car son père lui avait laissé des énigmes qu’il fallait résoudre pour pouvoir expliquer la généalogie.

 

On lui a donc demandé : ’’de quelle manière écrivez-vous ? au fur et à mesure ?’’ il nous a répondu qu’il écrivait par bloc en prenant des notes ; il regroupait les choses selon leur rapport entre elles. Par exemple quand il entreprend un voyage en Algérie sur les traces de son père, il écrit un bloc sur l’Algérie. C’est ainsi qu’il fait pour écrire son roman. Et au fil de ses recherches, il a découvert son grand-père, alors que son père ne lui en avait jamais parlé, il croyait son père orphelin. Cela a dû être un véritable choc pour lui, il a découvert lui aussi le passé de sa famille comme le veut son fils.

 

Ensuite, il nous avoue que plusieurs fois, il a eu envie d’arrêter ses recherches, car des détails étaient trop lourds à porter, il ne souhaitait pas savoir tous les secrets de son père. Mais même avec tout cela, il a tout de même continué. Il dit : ’’Je serais seul avec la cause de mon père’’, cela l’angoissait et on peut le comprendre : découvrir des choses sur les personnes avec qui on a vécu toute notre vie et se rendre compte qu’on ne les connaît pas, c’est une chose très difficile.

 

D’autre part, il nous éclaire sur nos questions face au nombre important de détails, qui a pu déranger certains lecteurs. Il nous avoue qu’il se disait : ’’Quoi que tu trouves, il faut que tu l’écrives !’’ et c’est pourquoi ses premiers chapitres se qualifient pour lui ’’d’errance’’, il écrivait tout ce qu’il avait trouvé, pour écrire tout ce qu’il savait à présent. Il avoue qu’il y a peut-être trop de détails dans son livre mais sans détails, il n’y aurait pas d’histoire. Il justifie aussi le fait qu’il trouvait hallucinant de trouver comme cela autant de détails sur les gens ! Il a été impressionné de voir le nombre d’informations gardées dans les archives, il se sentait obligé de les mettre dans son roman, car si elles l’avaient à ce point impressionné, pourquoi n’impressionneraient-elles pas les lecteurs ? C’est pourquoi il donne une abondance de détails sur ses recherches. J’apprécie son choix et le comprends véritablement : si j’avais décidé d’écrire sur quelqu’un à qui je tiens et que j’avais trouvé autant de détails, je les aurais placés dans mon roman, pour les montrer aux autres.

 

Enfin, Ali Magoudi a dit une phrase qui m’est restée en tête : ’’On est rien d’autre dans la vie que le narrateur de soi-même’’. J’ai aimé cette parole, je ne sais pas pourquoi, sûrement parce qu’elle est vraie, mais elle m’a marquée. J’ai vraiment aimé cette rencontre. Encore une fois, Ali Magoudi m’a émue, j’étais subjuguée par ce qu’il disait, il m’a touchée dans ses paroles. Voilà où s’arrêtent mes comptes rendus, ces auteurs m’ont vraiment plu et j’ai hâte de les revoir : vivement le séjour à Rennes !

Léa.


31/10/2011
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