Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Le quatrième mur tombe enfin avec Chalandon !

Certains en sont encore à se demander ce que représente le public pour un comédien. Masqué par une paroi infranchissable, il est cependant beaucoup pour celui qui joue la scène. Le quatrième mur définit à la fois cette muraille invisible. Mais Sorj Chaladon, dans son œuvre portant le même nom, Le quatrième Mur, utilise cette expression pour mettre en scène ses personnages dans un décor de guerre, et nous-mêmes, par cette occasion. Au fil des pages de cette œuvre, nous apprenons ce que signifie l'expression du quatrième mur pour un acteur : c'est s'enfermer intégralement dans l'univers dans lequel il joue, c'est se fermer et se concentrer uniquement sur son personnage. Ainsi, j'en arrive aux raisons qui m'ont poussée à lire ces quelques pages, et, qui, j'espère, vous donneront également l'envie de vous plonger dans l'univers aussi cruel que magique de Chalandon.

Roman de guerre, l'accroche est attirante, l'intrigue nous fascine, même si les premières pages sont quelque peu fastidieuses avec des retours en arrière constants. Cependant, les choses se pimentent vite, et le « train-train » auquel on assiste devient prenant, haletant. En effet, un regard direct sur le Liban est proposé, et étant en contact avec un protagoniste direct, la première personne utilisée rend la chose plus réaliste, nous y reviendrons... Je tiens à ajouter que les événements relatés, aussi importants soient-il, sont décrits avec finesse, et tout est facilement compréhensible, quelle que soit l'action. Il faut noter cependant que le livre n'est pas adapté à tout public ; car certaines scènes ou descriptions relèvent d'une violence et horreur sans nom. Les lecteurs les plus sensibles doivent, à mon goût, s'abstenir tout de même : la guerre n'est pas rose, la guerre n'est pas belle. Ni à voir, ni à raconter.

Poursuivons avec l'évocation des sentiments, bien que cela apparaisse comme une redite des précédents arguments. À mon sens, il est essentiel d'appuyer sur ce point. Georges, qui semble, oui, semble être le héros, nous parle directement, et c'est avec un « je » que ses péripéties sont relatées. Il est évident que ses émotions sont quasi retransmises directement. Si j'ai employé « semble », c'est qu'effectivement, Georges n'est pas tout à fait le héros principale de ce roman. Je pense que l'on peut considérer tous les acteurs d'Antigone, élément clef de ce livre, comme les vrais héros, ceux qui donneront leur vie pour leur patrie, sentiment honorable et respecté. C'est juste un délice de se sentir enrobé par toutes les émotions dégagées en quelques pages : passage de l'amour à l'horreur la plus pure, de l'extase la plus fine au dégoût le plus ardent. Oui, dira-t-on que mes arguments deviennent de plus en plus courts, mais je suis simplement renversées par ce livre...

Concluons avec le style d'écriture employé, car non, il n'est as toujours le même : et c'est bien la une chose qui s'ajoute à l'originalité du livre. Justement, d'un livre parlant de théâtre, et d'une mise en scène rêvée par un Juif mourant – car oui tout ce roman repose sur une promesse-, d'un livre dont le titre révèle en lui seul le sujet contenu au creux de ces quelques pages, l'étonnement est créé, dés la fin, l'arrêt des aventures. Elle, ainsi que certains autres passages, sont rédigés … de façon théâtrale ! Onomatopées, personnages à qui la parole est attribué, tout y est retranscrit afin de donner l'impression d'assister à une vraie scène. Pour ce qui est du dénouement du livre, à vous de le découvrir, avec une nouvelle et belle mise en scène.. Georges tirera-t-il sa dernière révérence ? Ou reviendra-t-il bientôt sur les planches martelées ?

Elise G.

 

 


16/11/2013
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