Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Osez, osez lire Delphine...

jeudi 29 septembre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Comment résister à la tentation de lire ce livre ? La couverture m’a tout de suite plu. Il s’agit d’une photo en noir et blanc d’une magnifique femme blonde qui fume, le regard ailleurs. Le titre Rien ne s’oppose à la nuit tiré de la chanson de Bashung Osez Joséphine m’a séduite car il sonnait comme une transgression.

 

La mère de Delphine se Vigan s’est suicidée. L’écrivain raconte son histoire à travers toute sa famille grâce à des entretiens avec des oncles, des tantes, sa sœur. Ce livre se lit comme une enquête élaborée de façon méticuleuse. Les événements s’enchaînent vite et alternent passages amusants ou bouleversants et passages durs et bouleversants : les suicides, les viols, l’inceste, les troubles psychologiques de Lucile. Delphine de Vigan ne donne pas l’impression d’écrire sur sa famille. Elle dit rarement "ma mère" ou "mon père" mais "Lucile" ou "Gabriel". Son livre ressemble plus à un roman qu’à une autobiographie. Elle évoque plusieurs périodes qui me passionnent : les années 50, 60 et 70. Les personnages sont attachants au début. Sa grand-mère est une femme épanouie dans la maternité et son grand-père un homme séduisant et attentionné envers son fils trisomique. Mais il se révèle, destructeur et effrayant. Lucile est poignante. Parfaite petite, favorite de son père, elle se révèle fragile et ne cesse de s’abîmer au fil du temps.

 

Delphine de Vigan n’hésite pas à faire part de ses doutes et a toujours peur de ne pas être dans l’exactitude. Elle rappelle un peu une Simone de Beauvoir au début des Mémoires d’une jeune fille rangée. C’est un roman très fort en émotions et qui nous touche avec le portrait d’une femme qui a préféré mourir vivante.

Louise L.



30/10/2011
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