Sunday Bloody Sunday
Le groupe irlandais U2 aurait pu s’inspirer de l’histoire de Tyrone Meehan pour en faire une chanson. En effet, Tyrone Meehan a tout sauf une vie ordinaire.
Enfant, il est battu par son père. En tant que famille nombreuse, la vie est rude. Surtout en temps de guerre. Nous sommes en Irlande du Nord, et une guerre a éclaté contre les « brits-brits ». Le père de Tyrone a fini, comme beaucoup, dans l’alcool. Il a inculqué sa haine des anglais à son fils. Alors Tyrone entre dans l’IRA, l’armée républicaine irlandaise. Il en est un membre actif. Mais un jour, cela tourne mal...
Il est alors attrapé par les Britanniques qui le forcent à agir comme agent-double. Il n’a pas le choix, il va devoir trahir. Pendant plus de trente ans, il agit sous l’autorité anglaise en gardant le secret. Mais la vérité finit toujours par éclater. Alors que la guerre s’achève, comment ses anciens compagnons de l’IRA vont prendre le fait d’avoir été trahis ? Sorj Chalandon laisse planer le doute. Finalement, on a envie de prendre la défense de ce traître revenu à Killybegs pour y mourir.
J’ai mis du temps à apprécier ce livre. Le fait que Sorj Chalandon adopte des analepses régulièrement m’a fait perdre le fil de l’histoire. Néanmoins, Retour à Killybegs m’a donné des informations sur une guerre que je ne connaissais pas beaucoup bien qu’elle ait eu lieu près de Calais. L’histoire de Tyrone Meehan racontée selon Sorj Chalandon a tendance à nous donner envie d’être indulgents envers les traîtres comme lui.
Elise
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