Le mari, sa femme, sa maîtresse... et son travail !
Lorsque nous avons reçu la liste des livres pour le Goncourt, mon attention s’est presque tout de suite posée sur Le Système Victoriad’Eric Reinhardt. Le prénom m’a immédiatement fait penser à cette reine anglaise du XIXème siècle, puis à la gare londonienne du même nom. Grande admiratrice de la civilisation britannique, j’ai très vite demandé à ma mère de m’acheter le roman, ce qu’elle s’est empressée de faire.
Avant d’en entamer la lecture, j’avais vaguement lu un résumé et me réjouissais de savoir qu’il s’agissait d’une histoire d’amour entre Londres et Paris. Les premiers mots qui ouvrent le roman ne m’ont pas déçue : "J’ai préparé pendant trois heures la première phrase que j’ai osé lui dire". J’ai tout de suite eu l’impression d’avoir en mains une histoire romanesque, dans laquelle émotions et déclarations d’amour seraient nombreuses. Je trouvais bonne l’intrigue d’un homme aimant autant sa femme que sa maîtresse et son travail.
Hélas, le personnage de David m’a déplu. Je l’ai trouvé profondément égoïste et incapable de résister à ses pulsions. Il est plus qu’absent de chez lui et n’assume pas son rôle de père. Il préfère suivre une belle inconnue et néglige l’anniversaire de sa fille. De même, je n’ai pas vraiment apprécié le personnage de Victoria que je trouve trop sûre d’elle et un peu supérieure.
L’histoire de Sylvie, la femme de David, m’a profondément perturbée car l’auteur décrit très précisément les aspects de la schizophrénie dont elle souffre. Les rapports sexuels sont racontés de façon un peu trop crue, violente et gênante selon moi. On éprouve davantage un sentiment de bestialité que de sensualité. J’ai été contrariée de savoir dès le début que Victoria allait mourir, même si la raison de sa disparition ne nous est pas donnée. J’ai trouvé les chapitres longs et les retours en arrière fréquents. Bref, l’ouvrage n’a pas été à la hauteur de mes "grandes espérances" !
Louise L.