Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Le système Victoria, une société qui va mal…

vendredi 7 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Tout d’abord, j’ai bien aimé Le système Victoria, les analyses sont extrêmement poussés et nous font réfléchir sur la sexualité débridée de David et Victoria, liée au système du capitalisme et à la société de consommation...

 

Pourquoi la sexualité débridée ? Parce que David et Victoria sont des victimes de leur attirance, ils sont nécessiteux l’un de l’autre car la société leur autorise cette attirance. Ainsi un socialiste avec une libéraliste peuvent s’aimer même si leurs idées sont différentes et que leurs conceptions de la vie et la société sont opposées.

 

Ce qui nous fait réfléchir dans ce livre, c’est que David reste aux frontières à ne pas dépasser dans le désir et le plaisir tandis que Victoria franchit la borne et à l’image de ce système de consommation, elle sombre dans le plaisir immédiat, tout de suite satisfait et à partir de ce moment elle ne connait plus de limites ; d’où la fin : la mort car Victoria n’a pas su s’arrêter dans son élan et a cherché par tous les moyens à satisfaire ses désirs sans se soucier des conséquences et de la finalité en soi car satisfaire tous ses désirs n’est pas possible ; une surenchère est tout ce que l’on obtient car l’homme n’est jamais satisfait, l’attitude de David est donc la bonne puisqu’il reste dans ses désirs inachevés et préfère se retirer dans son malheur.

 

Il est cependant trop tard. Ce plaisir immédiat qu’il avait commencé à consommer lui a déjà pourri la vie ; c’est ce que veut nous faire comprendre l’auteur selon moi, on ne peut revenir en arrière, on ne peut pas sélectionner quelques scènes de son existence et les suspendre en vol pour les revivre éternellement comme aimerait David.... David sera puni et vivra un enfer, il ne verra plus sa femme ni ses enfants car c’est son désir qui l’a conduit là, ses nuits avec des étudiantes ou des femmes de passage dans la rue seront la progression de sa débâcle car c’est à cause de cette attitude qu’il a osé aborder Victoria.

 

Le système capitaliste, toujours à vouloir enrichir et augmenter les intérêts ne sert pas à nos héros... Le roman nous dira aussi que Victoria est intimement liée à sa société capitaliste et qu’elle est constamment dans cet état de calcul, d’enrichissement et de profits, son désir en est donc affecté et corrompu au point de le transformer en plaisir toujours croissant et ne pouvant qu’aboutir à des choses terribles sans but réel finalement, seulement celui d’assouvir ses désirs ; ce qui est égoïste en soi et foncièrement mauvais ; elle entraîne alors David dans ce maelstrom de destruction sauf qu’il saura se retenir et ne pas monter dans la fourgonnette, réalisant l’excès dont fait preuve Victoria et se sentant étranger finalement à cet excès.

 

Victoria n’est pas la seule fautive, c’est ce système, cette société qui se dégrade et s’autodétruit car sans fondements réels, elle est lâchée sans brides dans la temporalité et ne limite pas ses excès.... C’est pour cela que David est incapable de stopper cette avancée, il est emporté malgré lui par ce courant qu’est sa relation avec Victoria.

 

A méditer alors sur nos vies de tous les jours et ce besoin d’assouvir toujours plus nos désirs, avoir une maison, plus grande toujours plus grande et une voiture plus belle, toujours plus belle..... Utilité ? Aucune... sauf pour soi-même.. Egoïsme ? Oui, je pense ....

L P



29/10/2011
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