Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Sur les traces des Goncourt, lectures lycéennes

Tous les matins du monde VS Du domaine des Murmures

dimanche 9 octobre 2011
par  CALAIS-CLASSE

 

Si vous avez eu la chance de lire Tous les Matins du monde de Pascal Quignard, vous remarquerez qu’il y subsiste une ressemblance avec l’œuvre de Carole Martinez, Du Domaine des Murmures. En effet, si ces deux œuvres ne relatent en rien la même histoire, Quignard et Martinez innovent dans le domaine de l’écriture.

 

D’abord, nos deux "artistes" utilisent tous deux, une écriture stylistique et travaillée dans la mesure où ils réfléchissent sur l’utilisation de chaque mot. Par ailleurs, grâce à l’utilisation de nombreuses figures de styles comme la métaphore ou bien l’anaphore, nos deux textes nous révèlent un aspect poétique et musical. Ainsi pouvons-nous penser que l’écriture musicale laisse sous entendre un doux murmure, celui d’une voix d’outre-tombe, celle d’Esclarmonde.

 

De même, ces deux œuvres sont également liées par la mentalité et le caractère des deux personnages principaux. Effectivement, si Esclarmonde se sacrifie pour se donner entièrement à Dieu afin de s’éloigner de la société qu’elle méprise, Sainte Colombe fait de même, mais d’une toute autre manière. En effet, Sainte Colombe construit une cabane pour y jouer librement, et oublier la société qu’il hait, alors qu’Esclarmonde, elle, décide de s’emmurer vivante dans une cellule. Nos deux héros ont, par ce fait, une répugnance commune. Néanmoins nous pouvons affirmer que le choix d’Esclarmonde est beaucoup plus brutal et difficile dans la mesure où elle ne pourra plus jamais revoir la lumière du jour. En s’enfermant dans leurs cellules, Sainte Colombe et Esclarmonde se dirigent tous deux vers une mort lente et certaine. De plus, nos deux héros sont des êtres qui sont en perpétuelle souffrance. En effet, ils sont tous deux passionnés par quelque chose notamment la viole pour Sainte Colombe et Dieu pour Esclarmonde. Dès lors, si nous reprenons l’étymologie latine, on remarque que la "passion" du mot "patior" signifie la souffrance. Ensuite, nous constatons qu’il y a ressemblance dans la consonance des deux noms. Effectivement, Sainte Colombe et Esclarmonde ont à peu près les mêmes sonorités, les rendant plus proches que jamais.

 

Enfin, Esclarmonde et Sainte Colombe sont des personnages liés à la perte dans la mesure où ils perdent tous deux ce que n’importe quels parents ne supporteraient pas, un enfant. En effet, après avoir vécu trois années avec son fils, Esclarmonde se voit dans l’obligation de laisser partir son fils, Elzéar, tandis que Sainte Colombe, lui, assiste au suicide de sa fille ainée Madeleine.

 

Ainsi, nous pouvons bel et bien affirmer que l’œuvre de Pascal Quignard et celle de Carole Martinez sont liées.

Anastasia



29/10/2011
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